Un tag magnifique en banlieue parisienne Les Ardoines.
Auteur inconnu...
Recouvert depuis...
Filmé en 2004.

Les Murées
Un film expérimental sur les entrepôts de Bercy à Paris, "lieu solitaire dans l'illusion collective" (avant qu'il ne soit transformé en jardin propret). La 1ère partie évoque le contrôle. Des séquences de films distincts se suivent, leurs durées sont en proportion du nombre d'or, pour la fluidité. Des bandes sons distincte, passent simutanément. Coincidence des flux visuels et sonores, comodulation. Des situations s'imaginent, une histoire s'achemine. Dans la 2ème partie, l'errance dans les entrepôts de vin chemine par réminiscence.
Film 15mm réalisé en 1980 à UP6 avec Jean-Christophe Panchèvre. Mis à jour en 2010.
Peur Bleue

La Seine s'épanche dans son lit. Des forces infiniment proportionnelles polissent les matières dissidentes et forment le flux du moindre effort. Aux rives de Bercy, 40 hectares enclos de grilles rouillées affleurent les nappes phréatiques du sous-sol. Les membres des platanes en sont les piliers centenaires. Là s'échouaient au Moyen Age, lépreux et pestiférés, puis lieu du vin et de la vinasse, entrepôts prédisposés aux transports par l'eau, cœur des béatitudes et délirium trémens, pour assouvir du liquide rouge à fleur de Seine, Paris théâtre de capitale, et dans la ville immense en différences "les paradis artificiels". Ce lieu est vide dans l'embouteillage du centre dense. Sa désoccupation alarme l'occupant comme le çhômage l'état, les loisirs les planificateurs, l'avenir l'inquiétude immédiate, et dans cet espace résiduel, les boursouflures des platanes font des fentes et rondeurs lubriques. Le lieu abandonné aux spasmes essentiels par la vacance provisoire des fonctions urbaines sent l'humus et la mousse. Dans les ruines de la première charge officielle, cette fin d'été 79, une chambre forte à porte blindée, déité des bulldoseurs, attend son ferrailleur, et les fours ouverts des cuves noires sont pleins d'ombre. Les prochaines démolitions, chiffres blancs sur fond gris, abritent encore caisses de comptes et coffres vides, cartons mous, bidons d'huile, paperasserie, saloperie, bouteilles vides, tessons, merdouilles et quelques chaises. Dehors la lumière des maisons basses sur les pavés silencieux et les chats, a valeur d'immesure. Vint la valeur mesurée en vélodrome. La frénésie des inquiétudes, la dictature des flippés, plantera son stade dans la combe moite hygiénisée. À l'intérieur, un circuit fermé où la valeur est chronométrée. Les cultuels de Timing s'efforcent de gagner du temps. 13 minutes 27 sec et ondizième d'un conte à la compte, c'est un spectacle au goût de turbin où la vérité collective aliène la valeur solitaire à la distance morale d'une excision temporelle. Le vélodrome n'est pas un espace ludique. C'est un espace d'illusion collective autour d'une piste fermée où l'attention se polarise sur les efforts d'un souffre douleur de la bécane. Là, 10.000 spectateurs seront captivés par quelques centièmes de secondes. Le spectacle forcené donnera l'illusion des retrouvailles autour d'une valeur dominante : l'occupation du temps. Par peur de l'instant variable, par crainte du différent, les cultuels de Timing plaquent l'immédiat sur ce rapt d'instantané. Ça fige la valeur du moment et met un terme à la variable-instant dont l'indicible démesure n'a de valeur que celle que nous lui donnons, interprètes de l'instant, pour une durée à la fois éphémère et constante. Ainsi le vélodrome de Bercy n'est-il pas seulement l'occupation d'un espace vacant, mais aussi du temps. Et puis quoi, le terme ultime par la peine et l'effort c'est le Golgotha du cycliste. Mâte à mort des tribunes, le temps se fige à 13 minutes 27 sec. et ondizième au grand dégringolequota du chrono. On admire maintenant le dompteur qui s'est fait maître du temps par la force de ses jarrets tels de pierre. C'en est fait, le vélodrome va vomir ses occupants, la nasse fonctionne, l'illusion collective est régénérée. Au Moyen Age, quand la peste approchait, on mettait un terme à l'angoisse en nommant cause du mal, les lépreux, les étranges et les sorcières. Raser Bercy, c'est encore de l'exorcisme. Ras le bol des intégristes et autres paranos ...

LES ENTREPOTS DE BERCY, LIEU SOLITAIRE DANS L'ILLUSION COLLECTIVE
Édité en 1979 par les Éditions Anthropos dans "L'imaginaire, l'espace et le pouvoir urbain".
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Jean Chrétien FAVREAU

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