Nanofrage        Revue de Presse
                                             

Conseils            La modernité est passagère
Un très grand écran souple

Inanov, une start-up qui développait un écran géant souple baptisé « Nanopage », a dû cesser ses activités.
Jean-Chrétien Favreau, PDG d'Inanov est amer, sa société comptait parmi les start-up pionnières du secteur des nanotechnologies. « Nous avons dû nous déclarer en cessation de paiements, car nous ne sommes pas parvenus à lever les fonds nécessaires pour poursuivre notre projet », explique l'intéressé. Un appel d'offres public a donc été lancé, mais si aucun investisseur ne se présente d'ici au 29 novembre, l'entreprise sera mise en liquidation.
Depuis sa création, en 2002, Inanov travaille à l'élaboration de la Nanopage, un écran souple de très grande taille. Celui-ci repose sur la création d'une matrice de pixels, constitués de microtubes cathodiques en verre et disposés dans une nappe souple de polymères. A l'intérieur de chaque pixel, d'un diamètre de 3 mm, des nanotubes de carbone jouent le rôle d'émetteur d'électrons.
Alors qu'un premier prototype doit être présenté au début de l'année 2006, Jean- Chrétien Favreau ne comprend pas cet échec. « Notre technologie progresse et s'avère à la fois simple et bon marché, indique-t-il. En outre, une étude de marché réalisée par Ernst & Young nous a déjà confirmé que nous étions très bien placés pour conquérir le marché des écrans de grande dimension. » Et de mettre en avant le pas franchi en mars 2003, lorsque la société parvient à produire des nanotubes de carbone de façon régulière, droits et isolés, selon un dispositif industrialisable.
Des arguments qui n'ont pas réussi à convaincre les investisseurs privés, et ce malgré une certaine reconnaissance. En 2000, le projet Nanopage est en effet lauréat du concours « Entreprise innovante », puis remporte le prix « Tremplin entreprise » l'année suivante. La société réussit à lever 150.000 euros en 2003 auprès d'un business angel, et obtient la même somme de la part de l'Anvar, sous la forme d'un prêt remboursable. Mais la suite est moins évidente.
Au cours de l'année 2004, Jean-Chrétien Favreau rencontre une trentaine d'investisseurs privés, mais aucun ne s'engage. « Un projet trop jeune, une rentabilité trop lointaine, voilà ce qu'ils me répondaient », rapporte-t-il. Et de dénoncer l'instauration d'un cercle vicieux. Car, pour bénéficier des subventions accordées par l'Union européenne dans le cadre du 6e PCRD, s'élevant à 2,2 millions d'euros, Inanov doit justifier de dépenser le double. Des fonds privés lui sont donc indispensables, mais pour les acquérir, il est mise au défi de montrer un prototype, ce qui nécessite de l'argent.
Emertec, une société de gestion de fonds d'investissement, sollicitée par Inanov, n'a pas été convaincue. « Nous n'étions pas sûrs que la technologie soit appropriée au marché visé, indique Philippe Capdevielle, président du directoire d'Emertec. Tout simplement parce que les atouts de la Nanopage ne nous paraissaient pas assez considérables pour pousser les clients à l'acheter. »
Aujourd'hui, Jean-Chrétien Favreau attend de voir. A demi-mot, il regrette de s'être lancé dans cette aventure en France, un pays qu'il considère « paralysé par sa technocratie et sa frilosité ». Peu de pistes, mais un espoir tout de même. Il y a quelques semaines, des industriels taïwanais se sont montrés très intéressés.

 

Une « Nanopage » sur le point de se refermer
Dans LES ÉCHOS par Cedric Duval le 02/11/2005
Nanopage

Jean Chrétien FAVREAU

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